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Marché des noms de domaine dans le monde en 2019 : les nouveaux TLD vont-ils créer la surprise ?

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Le 07/07/20

 

Les nouveaux TLD (nTLD) continuent leur progression (+ 19 % en stock en 2019) et pourraient bien faire bouger les lignes dans les années à venir

L’innovation, notamment en termes de services de cybersécurité appuyés sur les noms de domaine, crée de la valeur et joue désormais un rôle décisif sur le marché

 

L’Afnic, association qui gère et opère plusieurs extensions parmi lesquelles le .fr, livre son étude annuelle sur le marché des noms de domaine dans le monde.

Elle constate une légère reprise du marché qui a globalement poursuivi la hausse initiée en 2018. Ainsi, le marché mondial des noms de domaine comptait environ 346 millions de noms de domaine à fin décembre 2019, en progression de 4,7 % vs 4,0 % en 2018.

Répartition entre les principales extensions :

  • 181 millions de « Legacy TLD », les domaines « historiques » (.com, .net, .org, etc.) ;
  • 132 millions de ccTLD (extensions dites « géographiques », correspondant à un territoire ou un pays, tel le .fr) ;
  • 33 millions de « nouveaux TLD » créés à partir de 2014 (les nTLD regroupent différents segments dont les geoTLD – .bzh, .paris, .alsace… – les extensions correspondant à des marques – .sncf, .mma – les extensions à caractère communautaire et les extensions génériques)

m NDD : Données fin d’année exprimées en millions de noms de domaine.

* Autres Legacy : extensions génériques créées avant 2012, comme les .aero, .asia, .biz, .net, .org, .info, .mobi, etc.

** Total gTLD : permet de mesurer l’ensemble des noms de domaine gérés dans le cadre d’un contrat avec l’ICANN.

*** ccTLD ou « country-code Top-Level Domains », extensions correspondant à des territoires, comme par exemple le .fr pour la France. Les données présentées n’incluent plus les « Penny TLD » c’est-à-dire les ccTLD diffusés à des prix très bas sinon gratuitement. Ces ccTLD sont sujets à de très fortes variations à la hausse ou à la baisse, ne reflétant pas l’évolution réelle du marché et biaisant les données globales.

**** Penny ccTLD : estimation du volume de noms déposés dans ces extensions « low-cost » ou gratuites.

Les tendances globales du marché 2019 – les chiffres clés

  • Avec 149 millions de noms, le .COM reste le leader incontesté, mais sa part de marché reste inchangée à 43,1 %.
  • Les extensions pays (ccTLD), finissent l’année à +4,7 % de croissance, signant une meilleure performance qu’en 2018 avec ses +3,4 % de hausse.
  • Les « Autres Legacy » ont continué de souffrir en 2019, perdant à nouveau 6 % en stock (-2 millions), après les 6 % de perte accusées en 2018.
  • Les nTLD affichent une augmentation de 19 % en stock (+6 millions), après une hausse de +15 % en 2018. Leur part de marché augmente à 9 % vs 8 % en 2018.

Les parts de marché des différents segments sont assez statiques dans l’ensemble, la principale évolution notable étant la baisse des « Autres Legacy TLD » au profit des nTLD.

Les nTLD vecteur de croissance ?

Les mêmes données exprimées en solde net mettent en évidence le poids des différents segments dans la performance globale du marché en 2019. Ainsi, le rôle de « market maker » du .COM semble s’effriter ; en 2019 il ne représente que 43 % du solde net (contre 56 % en 2018 et 156 % en 2017), tandis que les ccTLD y contribuent à hauteur de 37 % et les nTLD à hauteur de 33 %.

Ce tableau montrant les contributions des différents TLD au solde net, la valeur est négative quand il y a perte de stock.

Que sont plus précisément ces « nouvelles extensions » ? L’Afnic propose ici une typologie pour mieux comprendre leurs dynamiques. Génériques, géographiques, .marque ouverts, .marque « fermés » ou communautaires sont les principales catégories.

Performances des « segments » de nouveaux TLD

Les .marque « fermés » correspondent à l’acceptation traditionnelle de la notion de .marque (utilisation pour compte propre du titulaire). Ensuite les .marque « ouverts » dont les dynamiques sont très différentes : le titulaire utilise son .marque en l’ouvrant à des tiers, selon des modalités restant à sa discrétion. L’Afnic a identifié 8 .marque ouverts en 2019 : .app, .dev, .fun, .icu, .one, .ovh, .page, .realestate.

Parmi les segments de nTLD, les Communautaires souffrent de l’effondrement continu du « .ру�? » (« russe ») en perdant 20 % en 2019. Les Géographiques enregistrent une légère perte eux aussi (-5 %) tandis que les Génériques sont globalement stables (-1 %).

Les .marque en tête !

Cette classification permet de montrer l’extraordinaire performance du segment des .marque ouverts (essentiellement du fait du .icu qui a gagné 4,6 millions de noms) avec une croissance de 5,6 millions de noms en valeur absolue et de 549 % en pourcentage. Autre élément notable, le taux de maintenance s’est nettement amélioré, témoignant d’une tendance à la « loyauté » chez les titulaires de ces noms de domaine.

Les .marque classiques ont crû quant à eux de 8 % en 2019, leurs créations chutant de 34 % étant compensées par un taux de maintenance très élevé (88 %) et en légère amélioration (+1 point).

Ce graphique illustre l’importance que les .marque ont pris depuis l’ouverture du premier round par l’Icann en 2012, en représentant plus de 50 % des extensions créées à cette époque. De nombreuses entreprises pionnières ont saisi cette opportunité, à l’instar du .sncf en France, et le second round qui se profile en 2022/23 pourrait bien voir ce segment exploser. Avec un taux de renouvellement frôlant les 90 %, le segment confirme également son succès dans la durée.

« Ces extensions dégagent de la confiance, elles institutionnalisent les marques, elles sont créatrices de valeur. Les entreprises qui ont passé le pas en 2012 le mesurent pleinement quand elles construisent leur stratégie digitale autour de leur .marque. Celles de 2012 étaient des pionnières, aujourd’hui internet, les sites de marques, de recrutement, de e-commerce ont pris une telle ampleur que l’extension est également une partie forte du territoire de marque, en passe de devenir incontournable pour les grands groupes. » analyse Loïc Damilaville, Responsable Études et veille marché à l’Afnic.

De nouveaux services qui dynamisent le marché

Dans cette étude, l’Afnic livre par ailleurs une analyse des leviers de croissance du marché et présente quelques-unes des nombreuses innovations de l’année 2019. Les acteurs de l’écosystème ont en effet redoublé d’efforts pour proposer de nouveaux services à valeur ajoutée.

La cybersécurité et la sécurité autour du DNS en particulier ont focalisé l’attention. Les attaques massives de fin 2018 ont largement contribué à cette prise de conscience. Cela a permis de communiquer et de valoriser les solutions de DNSSEC et les différents services de « locking ». À noter aussi l’apparition de nombreuses offres se situant à la croisée des problématiques de Data, de sécurité et de (brand)Monitoring.

La recherche d’innovations sur des thématiques connexes aux noms de domaine (Data, Cybersécurité, IoT, identités numériques…) est dense. À mesure que les noms de domaine sont de plus nombreux et que leurs usages augmentent, cette tendance devrait se confirmer.

Perspectives post Covid-19

« La crise du Coronavirus rend la situation peu « lisible » concernant les évolutions du marché des noms de domaine à court –moyen terme, en introduisant de nombreux facteurs d’incertitudes. Elle a semble-t-il donné un coup de fouet aux créations de nombreuses extensions au cours du premier semestre, il reste à savoir si cette accélération de la transition numérique de nombreuses entreprises aura été une réaction ponctuelle, ou si elle s’inscrira dans une durée conduisant à une modification des usages des TPE/PME », conclut Pierre Bonis, Directeur général de l’Afnic.

Téléchargez l’étude complète « Le marché des noms de domaine dans le monde en 2019« 

À propos de l'Afnic

L’Afnic est l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération. Elle est l’office d’enregistrement désigné par l’État pour la gestion des noms de domaine en .fr. L’Afnic gère également les extensions ultramarines .re (Île de la Réunion), .pm (Saint-Pierre et Miquelon), .tf (Terres australes et antarctiques Françaises), .wf (Wallis et Futuna) et .yt (Mayotte).

Outre la gestion des extensions françaises de l’internet, le rôle de l’Afnic s’inscrit dans une mission d’intérêt général plus large, qui consiste à contribuer au quotidien, grâce aux efforts de ses équipes et de ses membres, à un internet sûr et stable, ouvert aux innovations et où la communauté internet française joue un rôle de premier plan. Ainsi, l’Afnic, association à but non lucratif, s’engage à verser annuellement 11 % de son Chiffre d’Affaires lié aux activités du .fr à des actions d’intérêt général, en affectant notamment 1,3 million d’Euros minimum chaque année à la Fondation Afnic pour la Solidarité numérique.
L’Afnic est également l’opérateur technique de registre d’entreprises et collectivités ayant choisi d’avoir leur propre extension, telle que .paris, .bzh, .alsace, .corsica, .mma, .ovh, .leclerc ou .sncf.

Fondée en 1997 et basée à Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Afnic compte aujourd’hui près de 90 collaborateurs.